Allo Maman ? J'ai trop bu %D [PV Axel Kosman]

TUMP. TUMP. TUMP. La musique assourdissante du Jimmy's résonnait encore aux oreilles d'Aleksy. TUMP. TUMP. TUMP. Titubant, le jeune homme manqua de se prendre un arbre. Mais où était-il ? Ah oui. Dans les plates-bandes du campus. TUMP. TUMP. TUMP. Le dortoir ne devait pas être loin. Aah, quel mal de crâne ? Instinctivement, il fouilla dans ses poches, cherchant une cigarette. TUMP. TUMP. TUMP. La clope échappa à ses mains tremblantes. Et merde. Il leva les yeux, aperçut des lumières. Elles vacillèrent devant ses yeux. Est-ce qu'il était en train... de se ramasser ? TUMP. TUMP. TUMP. Un haut le cœur. Très gracieusement, Aleksy rendit sa part de pizza et ses quelques dizaines de verres d'alcool dans les rosiers. Bizarrement, délesté de ces ignominies, le sang cessa de lui battre aux oreilles. Se sentant pâle et maladif, il fit quelques pas hésitants avant de s'écrouler sur le trottoir. Il ferma les yeux, se demandant si passer la nuit là n'était pas une bonne idée. Mouais. L'asphalte était dur et rugueux contre sa joue, et son bras était coincé dans une position très inconfortable.

Mentalement, il se repassa les épisodes de la soirée d'hier. Hier, ou aujourd'hui ? Quelle heure pouvait-il bien être ? Et puis, quelle importance. Il faisait nuit. La petite "sauterie" organisée par ses compatriotes Popular Jerks avait débuté vers 19h30. Dès le début, il avait été accueilli par une grande bière. Ouais, c'était de la bière. Et pas mauvaise, en plus. Il avait discuté, parlé de tout et de rien, surtout de nanas en fait. D'ailleurs il y en avait une, dans le lot. Une première année de chez les Shallow Bitches, lui avait-on dit. Elle est chaude, ajouta un autre. Aleksy l'avait regardé de haut en bas. Ouais, elle était pas mal. Brune. Avec de jolies lèvres bien charnues. Ils ne s'étaient pas quittés de la soirée. Ah si, quand Alek' avait gagné le concours du plus gros buveur de tequila. Ensuite, est-ce que lui et la Shallow' avaient...? Oui, sûrement. Il ne s'en souvenait pas, elle ne devait pas être aussi sensationnelle que le disaient ses potes en le poussant du coude et en matant les fesses de la brunette.

Dans un râle, le jeune polonais essaya de se relever. Il avait toujours aussi mal au crâne, il avait du mal à réfléchir logiquement comme il le faisait d'habitude. Une vague de dégoût l'envahit de nouveau lorsqu'il se dit qu'il ressemblait à son père. Une loque humaine. Il vomit de nouveau dans le caniveau. Luttant pour se lever, il s'aida d'un muret et se remit à marcher comme un accidenté de la route. Il n'alla pas bien loin, s'écroula de nouveau. Il avait envie de retrouver son lit. Vraiment. Il ne désirait rien d'autre plus ardemment qu'un oreiller et une couette. Il jura de nouveau. Le couvre-feu était à 22h30, c'est vrai. Même s'il ignorait l'heure qu'il était, il savait qu'il était bien plus tard. Que faire ? Si on ne lui ouvrait pas, il était bon pour passer la nuit sur le paillasson. Que faire ? Que faire ?

Axel. Bien, sure, Axel. Axel Kauffman, là... Ou autre chose. Il ne se souvenait jamais de son nom de famille. Cela faisait pourtant trois ans qu'ils cohabitaient dans ces quelques mètres carrés appelés "chambre d'étudiant". en tâtonnant, il parvint à mettre la main sur son téléphone portable. Il ne voyait plus grand chose, mais réussit à retrouver son numéro dans sa liste de contact. Il appuya sur le téléphone vert. BIIIIIP. BIIIIP. BIIIIIIP. BIIIIP. Le téléphone sonnait, mais personne ne répondait. Il devait vraiment être très tard. Enfin, on décrocha.

- M'man ? J'suis bourré... Devant les dortoirs. Viens m'aideeeeEEeeEEeerr....

Le calme. La routine inlassable qu'attendait patiemment Axel chaque matin.
Enfin, la douce sérénade du silence, la vision d'une chambre d'étudiant propre, le doux battement de la machine à laver, le vase et ses morceaux parfaitement recollés.

Un paradis éphémère, il le savait, mais autant profiter de ce moment.
Lever les yeux au plafond semblait être la solution la plus efficace pour s'endormir.
Malheureusement, les voisins du dessus n'étaient pas d'accord, leurs ébats faisaient frissonner les murs, est ce qu'Aleksy faisait autant de bruit ? Pas sur.

Il lui fallut avouer que l'endroit manque d'action sans son ivrogne préféré, il oserait presque s'allumer une cigarette en son hommage.

Il était temps de dormir, une longue journée l'attendait demain, Axel étira ses bras avant de bailler, s'allongea sur le côté et commença à fermer les yeux.
Pendant cinq minutes, il se demandait ce qu'était en train de fabriquer son colocataire, à 4 heures du matin, celui-ci aurait du vomir sur le parquet et trembloter en chantant "I will survive"... bizarrement, cela lui manquait.

La nuit allait être longue, très longue ... les cris de jouissance des étudiants d'au-dessus ne faisaient que le réveiller toutes les 20 secondes. Excédé; Axel, furieux, empli de rage, il sortit, gravit les 20 marches de marbre et se dirigea vers la G001.
Inspiration, vocalises, porte ouverte subitement :

- EJACULES BORDEL !

L'autre jeune homme, sursauta, ce qui fit jouir sa partenaire :

- C'est bon ? T'as trouvé son point G ? Alors je m'en vais !

Il s'apprêta à sortir quand, prit d'un déclic, se retourna :

- Tu as mis un préservatif au moins ?

Faire rougir de honte les personnes qui l'insupportait était son hobby préféré, il repartit, la tête haute.

ENFIN; la couette le long du corps, les oreilles au repos, les bras autour de son traversin, les yeux fermés ...

DRING ! DRING !

- HOLY S**T !

C'était l'énième goutte qui débordait du vase une deuxième fois.
Qui était-ce ? Que lui voulait-il ?
La seule manière de faire taire cette irritante sonnerie était d'appuyer sur le bouton du téléphone vert, pourquoi avait-il gardé la sonnerie de défaut ?

Une seule petite seconde après le clic, une voix d'adolescent pubère qui mue et qui a sûrement bu quelques bonnes chopes de bière et divers alcools :

- M'man ? J'suis bourré... Devant les dortoirs. Viens m'aideeeeEEeeEEeerr....

- M ... Maman ? Désolé, ceci est un faux numéro.

Axel ne réalisa pas tout de suite, cette voix grave si hautaine, même sous l'emprise de l'alcool, aucun doute, c'était son fidèle colocataire !

- O ... Oh ... excuses-moi ... La porte est ouverte, il y a un sac en papier sur le canapé au cas où l'envie te prendrais de souiller le sol, je prépare le dîner vers midi, du poulet au curry, bonne nuit.

Silence de quelques secondes.

- Ah, tu me dois quinze dollars, pour tes cigarettes, passes un bon lendemain de cuite.

Clic.

C'était une blague. Obligé. Forcement. Mais était-ce le bon moment pour se FOUTRE DE SA GUEULE ? Ça voulait dire quoi : "La porte est ouverte, il y a un sac en papier sur le canapé au cas où l'envie te prendrais de souiller le sol, je prépare le dîner vers midi, du poulet au curry, bonne nuit." ? Aleksy, bouche-bée, les neurones déjà bien endommagés par la fatigue, l'alcool et les différentes substances qu'il avait absorbé n'avait pas pu en placer une. En fait, c'est à peine s'il avait réagit, quand son colocataire lui avait froidement raccroché au nez. C'est seulement après que l'information était lentement remontée de son oreille quasiment sourde à son cerveau, y déclenchant colère et indignation. Depuis quand ne pouvait on même plus compter sur son voisin de chambre ? Ce qui le menait à cette dernière problématique : Mais où allait le monde, bon sang ?!

Dans un effort surhumain, Alek' réussit à s'asseoir sur ses fesses et à s'adosser au muret encadrant un parterre de fleurs. Bon. Que faire, que faire ? S'il résumait la situation : Il était seul et bourré, assit sur le trottoir du campus de son lycée, de nuit, enfermé dehors et son ingrat de colocataire d'Axel Trucman ne voulait pas lui ouvrir. Ça aurait difficilement pu être pire. Minute... N'avait-il pas dit que la porte était ouverte ? Difficile à déterminer. Son esprit n'était plus qu'une sorte d'épaisse mélasse où des flashs de lumière, des sons assourdissants et diverses scènes -qu'il ne s'expliquait pas toujours- se mélangeaient.

N'empêche, pourquoi cet abruti d'allemand ne bougeait pas son derrière pour venir le ramasser dans le caniveau et l'escorter jusqu'à son lit ? Qu'avait-il fait pour mériter autant de haine ? Le polonais n'était pas tout à fait innocent, c'est vrai. Il taquinait souvent son compagnon de chambrée. Pas plus tard que la veille, il avait insinué qu'il était encore puceau. Mais il ne l'avait fait qu'une fois ! Bon, d'accord, peut-être deux. Ou plus...?

Aleksy secoua la tête. D'une façon ou d'une autre, il allait l'obliger à sortir de son trou... Il se saisit de nouveau de son téléphone ultra fin dernier cri et appuya sur la touche mémoire. Bientôt, ça sonna de nouveau... Biip, Biiip.

- AXEL. JE T'AIME, VIENS ME CHERCHEEER ! hurla-t-il en s'esclaffant à moitié.

Il enchaîna aussitôt avec le refrain déchirant de la chanson phare du "Titanic". Cependant, la voix tonitruante, gloussante et éraillée du jeune homme avait tendance à la massacrer quelque peu...

- Neaaar, faaaar, WheREEEEEEEVEEEERRR YOU AAAAAARREE !

Il se leva, tituba, s'avança jusqu'en bas de l'immeuble tout en continuant à ~~chanter~~ - Pardon, s'égosiller. Il se posta en dessous de la fenêtre de son colocataire. Bientôt, des cris agacés du style "Ta gueule !", "J'veux pioncer !", ou "Mais faites le taire !" s'élevèrent des différentes fenêtres du dortoir.

- I BELIEEEEEVE THAT MY HEART WILL GO OOOooOOoooOOOon !

BIP, un beau raccrochage au nez, dormir était la seule priorité à présent, dans ta face, le polonais !
Axel, les yeux mi-ouverts, les oreilles en feu et la gorge sèche, se leva et ouvrit un petit tiroir de sa fidèle cuisine, puis en sortit un sachet d'herbes.
Non, ce n'était pas de la cocaïne ou autre drogue douteuse, un simple sachet de Thé blanc, son préféré.
C'était un grand amateur des cuisines asiatiques, entre les asticots, les grillons, l'alcool de serpent, le poisson, le liseron d'eau, le soja, les riz, mais surtout le thé !
Son propre mélange a même été élaboré ! Mais la recette est secrète.

En attendant que l'eau frémisse, l'allemand fredonnait Daydream Believer tout en tapant sur le comptoir en rythme avec ses doigts.
Seulement, pas plus tard qu'a la moitié de la chanson, on entendit une déclaration d'amour fort embarrassante :

- AXEL. JE T'AIME, VIENS ME CHERCHEEER !

Cette réplique fut alors suivie par un rire ressemblant à celui de Marge Simpson : pitoyable.
Il aurait voulu s'enfuir à 20 pieds sous terre et disparaître aux yeux de tous, mais ce la ne faisait que commencer ...

- Neaaar, faaaar, WheREEEEEEEVEEEERRR YOU AAAAAARREE !

Du Céline Dion, quelle aubaine, le blondinet passa de rouge maquillage à rouge tomate.
On entendait divers cris pleins d'imagination ...
Des : "AXEL, QUI QUE TU SOIS VAS CHERCHER CELINE !"
Ou des : "I BELIEVE, THAT THE HEART DOES, GO ON ..."
Ainsi que des : "OH, OH, OH OUI, CONTINUUUUUUE !"

C'en était trop, jamais "il" ne lui avait causé autant de soucis, il avait le sermonner, en tant que mère ...
Axel descendit les marches 4 par 4 et courrut derrière le bâtiment, pour découvrir un chanteur (apparemment débutant), fan d'une chanteuse québécoise, le popotin sur du vomi ...

- Franchement, Aleksy ... Tu fais chier.

Il lui tendit la main, sous la lueur de la Lune. (mais en caleçon)

» Axel Kosman
» Profitons du soleil et de toute cette verdures 8D [PV Jessy, mais vous pourrez aussi taper l'incruste les autres (c'està dire Axel, Alek...)]